François Michaud, sculpteur de Masgot


SUR LA PISTE DE FRANÇOIS MICHAUD

Si François Michaud était toujours vivant, nous aurions des milliers de questions à lui poser : où a-t’il appris à sculpter ? Quels étaient ses modèles ? À quel point aimait-il les pommes de pin ?!

Pourquoi, comment et encore pourquoi ?

Hélas, trop peu de documents sont parvenus jusqu’à nous, et par conséquent, l’œuvre de François Michaud ressemble à un puzzle incomplet. Ce jeu de piste investit le site de Masgot tout entier en dissimulant des indices sculptés à des endroits inattendus. Devant autant de mystères, on ne peut s’empêcher d’émettre des hypothèses… on en vient alors à s’interroger sur cet homme, sa vie, son caractère, ses inspirations … Voici tous les éléments en notre possession afin que vous puissiez vous faire votre propre avis : quel homme fut François Michaud, sculpteur de Masgot ? 

François Michaud, quel homme !?

  • François Michaud, un enfant de Masgot

François Michaud, de son vrai nom Jean-François Michaud, est né le 22 septembre 1810 à Masgot. Son acte de naissance nous informe que c’est son grand père qui effectue la déclaration en mairie, car son père François Amable Michaud était absent. Il était cité comme « maçon travaillant hors du département ».

De l’enfance de François Michaud, on ne sait rien, de son adolescence guère plus… On retrouve sa trace à l’âge de 19 ans, lorsqu’il épouse sa voisine Marie-Rose Tamisier. François Michaud signa lui-même l’acte de son mariage, alors que la mariée en était incapable. Mais qu’il sut lire et écrire ne faisait pas de lui une exception : 50 % des habitants du canton étaient alphabétisés. Néanmoins, ses gravures en latin ou en grec, dont certaines parsemées d’erreurs, nous laissent supposer d’une curiosité littéraire. Il liste dans l’un de ses carnets les livres prêtés à quelques voisins et amis : un Album historique et pittoresque de la Creuse, La Vie de Jésus, L’histoire de la Bastille, L’histoire des naufragés et la Bible.

  • François Michaud, un caractère de cochon dans un corps de Navette?

Selon la tradition orale, François Michaud aurait été solitaire et peu aimable. Surnommé « Navette » en référence à la graine de la rave, on disait de lui qu’il était quelqu’un de « fin ». Etait-ce à cause d’un physique filiforme ou d’un esprit sensible ? à chacun son interprétation.
On ne sait rien de son apparence mais certains pensent que l’homme sculpté au-dessus de son potager est son autoportrait …il faut bien avouer qu’il existe une ressemblance avec son petit-fils Frédéric Jules HORTUS. Vous reconnaissez la moustache sur la photo ? D’après ses notes personnelles, on apprend qu’il fumait, qu’il consommait du vin et du fromage ou, selon ses propres termes, de la « bonne chaire » et qu’il tenait des comptes en tout genre. Est-ce là une obsession pour le calcul ou une avarice ? On vous en laisse juge.

  • FRANCOIS MICHAUD, faiseur de Marmots !?

Qu’au 19ème siècle, un homme ait eu l’envie de faire une œuvre et de l’exposer aux yeux de tous nécessitait une certaine audace ou du moins témoignait d’un esprit libre. Rendez-vous compte, ce n’était qu’un simple tailleur de pierre, il n’avait suivi aucune formation artistique ! Encore moins les Beaux-arts !

François Michaud pouvait heurter les mœurs de son époque en choisissant des sujets parfois osés. Malgré cela, les habitants se sont accommodés de ses statues…non sans histoire… D’ailleurs, on raconte cette histoire : les voisins auraient été choqués par la sculpture de la Femme Nue ! Qu’à cela ne tienne, François Michaud la couvre d’un chapeau pour faire taire les contrariés. Ce nouveau couvre-chef aura eu pour conséquence de fissurer le dos de la pauvre dame. Quand on y pense, un simple chapeau pour cacher la nudité d’une femme ? Doit-on y voir un trait d’humour ou un acte de provocation ? Un autre témoignage affirme que lorsque François Michaud s’était présenté aux élections municipales, quelqu’un aurait écrit : « François Michaud, faiseur de Marmots ». Le terme de « marmots » pouvait avoir plusieurs sens : un faiseur d’histoires ou bien, selon le langage architectural, un faiseur de petits ornements grotesques. À cela, il aurait répondu : « N’en fait pas qui veut, en fait qui peut ! ». Que dire de ce sens de la répartie ?!

Si certains voyaient d’un mauvais œil ses créations, d’autres les estimaient, comme le conseil municipal de Fransèches qui le félicita pour sa « belle statue ». Après tout, l’art n’est-il pas fait pour susciter des réactions ?

 

Découvrez la suite dans l’exposition dédiée à l’artiste……