Qui était François Michaud ?


François Michaud naquit en 1810 à Masgot, fils d’un maçon migrant. C’était un paysan de la Creuse et tailleur de pierre autodidacte. En 1829, il épouse sa voisine Marie-Rose Tamisier. On ignore si il a été scolarisé, mais il était alphabétisé et n’était pas un cas unique. A cette époque, le canton de Saint-Sulpice-les Champs l’était à 50% pour les conscrits contre 15% dans les cantons  à tendance sédentaire de Boussac ou Chambon. Le couple Michaud accueille son premier enfant en 1840, soit 11 ans après leur mariage. Ils eurent ensuite trois autres enfants respectivement en 1841, 1844, et 1847.

Hormis les actes d’état civil, nous disposons de très peu de renseignements sur la vie de François Michaud. Ses descendants n’ont pas conservé les rares documents datant de son époque, certains ont été prêtés et jamais rendus (plans de parcelles, d’une fontaine de St Sulpice les Champs…). Seul son arrière-petits-fils Raymond Arthur, conservait quelques souvenirs de ce que sa grand-mère racontait. Les habitants du village, habitués à vivre dans ce cadre, n’y prêtaient guère attention.
D’après ses descendants, il n’a jamais migré sur Paris. Des documents indiquent en revanche qu’il se déplaçait régulièrement plusieurs jours ou semaines sur des chantiers un peu éloignés ou dans une carrière. Lors de l’établissement du cadastre entre 1822 et 1842, il possédait une ferme de 12 hectares. Soit une propriété  “moyenne” pour l’époque. Son entreprise de maçonnerie s’est étendue sur quarante ou cinquante ans.

En 1878, il se présente aux élections municipales sur une liste républicaine. Il renouvellera son mandat en 1881, 1884 et 1888. En 1890, il est inhumé civilement d’après ses descendants. Aucune preuve écrite ne l’atteste.

La sculpture était pour lui une vraie passion, il sculptait sur son temps libre, sans être rémunéré pour cela.

Il a appris de manière autodidacte et a ainsi transformé le village de Masgot en un véritable musée à ciel ouvert. Il a orné les murs, portails et maisons de sculptures en granit local : animaux, figures humaines, symboles religieux ou moraux. Ses œuvres sont intégrées dans l’architecture du village (façades, linteaux, puits, portails, etc).

A la fois naïve et inspirée, son travail reflète son imaginaire foisonnant et sa vision du monde rural. Aujourd’hui, Masgot est reconnu comme un site emblématique de l’art populaire, souvent comparé au Palais Idéal du Facteur Cheval.